Santé Pour Tous Burkina 20/08/2016 – La difficile condition féminine au Burkina

Récemment, nous avons reçu des nouvelles de Mélanie, notre partenaire burkinabé et présidente de Santé Pour Tous Burkina, elle nous rend compte de situations vécues par les jeunes femmes au Burkina Faso, situations qui n’ont absolument rien d’enviables et nous font comprendre notre chance, situations qui nous poussent à vouloir faire changer certaines mentalités sur le terrain, situations que l’on vous propose de découvrir.


Abibou et Assita sont deux femmes veuves qui ont 17 enfants, chacune d’entre-elles ayant respectivement 8 et 9 enfants, le chef de famille est décédé il y a tout juste 1 ans. Le résultat de cette situation est que tous les enfants sont laissés à eux-même, 17 enfants, tous mineurs, l’aîné est âgé de 15 ans et le plus jeune de juste 18 mois. Toutes ces bouches, il faut bien les nourrir, un sac de maïs de 100kg dure 13 jours. Parmi les 11 enfants en âge d’être scolarisé, aucun n’ira en classe cette année. Dans les villages, Mélanie nous dit privilégier la scolarisation des jeunes filles, celles-ci étant plus vulnérables, une raison à cela : Un villageois chef de famille dira qu’il préfère payer où se sacrifier pour un garçon, dans une société où règle un patriarcat fort, la fille est considérée comme faite pour le foyer et son éducation se fait à la maison dans le cadre d’une sa soumission à l’homme. Dans les villages à la charge de Santé Pour Tous Burkina et à Koudougou, 52 filles et 9 garçons ont besoin de soutient pour l’école. L’association de Mélanie oeuvre dans un but : Éduquer une fille, c’est éduquer une nation.

Rose, une jeune femme qui avait une tumeur de seins et que nous avions déjà soutenue au mois de juin dans le cadre de son traitement a fait une rechute, et cette fois, si elle ne se fait pas opérer, elle risque de très graves complications pouvant la conduire à la mort. L’aider, c’est sauver une vie, et même 3, l’aider, la sienne bien sûr mais aussi celle de ses deux enfants âgés de 3 et 1 ans. Un chirurgien de l’hôpital lui propose, après d’âpres négociations, une prise en charge à 600 000,00 Francs CFA, la moitié du tarif habituel mais c’est encore trop cher, même si ce n’est pourtant que les prix des produits. L’association fera son possible mais sans aide, son avenir est incertain, heureusement encore que le chirurgien ait pu rencontrer les représentants de Santé Pour Tous Burkina et d’Entr’Aides Roussillon, sans quoi aucun défraiement n’aurait été rendu possible.

Pauline, 18 ans et mère de jumeaux, est à l’hôpital entre la vie et la mort, elle a été battue à mort par ses beaux-frères qui l’accuse d’infidélité à son mari parti depuis 3 ans au Ghana.

Antoinette, avec sa fille Astrid de deux mois, vend du maïs grillé sur le bord de la route et nous lui avons octroyé une partie des fonds nécessaires au démarrage de son commerce.

L’association de Mélanie oeuvre en plus à la scolarisation de jeunes femmes condamnées à des mariages forcés, une dizaine, entre 12 et 15 ans, hébergées souvent dans des familles d’accueil. Pour ce qui est de l’argent qui devait être remis à des villages suite à l’envoi depuis notre Association servira à la production et à la fabrication de farine enrichie et à l’achat de traitements préventifs du Paludisme. Cela se conjugue avec l’instauration par le gouvernement de 6 mois de gratuité des soins pour les enfants âgés de 0 à 5 ans et les femmes enceintes. Mélanie nous dit continuer à s’occuper comme elle peut de l’ensemble de ces problématiques en fonction de ses moyens disponibles et de ces capacités, elle est parfois impuissante devant des enfants si vulnérables qu’ils sont déjà atteints par les problèmes de la drogue. Deux garçons orphelins ont été placé la semaine dernière dans un atelier de soudure métallique en attendant la rentrée, solution provisoire mais dont on ne saurait se satisfaire.

La famine continue encore et toujours à faire des victimes dans les villages et il est extrêmement difficile de voir et d’accepter cette injustice à laquelle il est extrêmement dure de remédier. La faim, plus qu’une maladie, rend le système immunitaire déficient et accentue la vulnérabilité de la population vivant déjà dans des conditions très précaires. De grandes pluies et des inondations ne facilitent pas les choses, deux enfants sont morts noyés et des cases ont été détruites. La construction d’une Case de 6 mètres de diamètre est en bonne voie et permettra pour 4 600,00 € investis l’hébergement de 4 filles mariées de force. Les avancées sont nombreuses mais maigres mais Mélanie continue à se battre pour son pays.